Création 2013

Création théâtrale au milieu des différences

Ecriture et mise en scène : Serge Lacan

Distribution : vingt comédiens (en situation de handicap ou non) et trois musiciens

Durée : 1h15

Public : tout public à partir de 8 ans

Plaquette Tremblement de terre /// Dossier Tremblement de terre

 LES PHOTOS DU SPECTACLE ICI

 

"Faire avec" celui qui n'est pas pareil, qui respire la vie moins vite ou autrement.

Et s'il y avait une multitude de façons de respirer la vie.

Et s'il y avait une multitude de façons de regarder la vie.

Pour juste ne pas oublier l'humain.

Ce n'est pas un tremblement de terre, mais vingt-trois, autant de comédiens et musiciens sur scène pour dire, clamer, chercher,  trouver et même se perdre au travers de cette idée bizarre que certains d'entre nous seraient différents et tous les autres identiques.

Tremblements de terre, comme des labours, comme des fissures, comme des bousculades, comme des chutes pour mieux regarder enfin.

Pour grimper, grimper encore à ne plus toucher terre et ne plus avoir peur de tous ses tremblements.

Tremblement de terre est un spectacle portant sur le sujet du handicap. Construit à partir de témoignages récoltés en amont, il présente au travers de quatre tableaux la réalité sociale et affective, médicale et dans le travail, vécue par les personnes en situation de handicap et leur entourage.

 

Programmation :

Ce spectacle a notamment été présenté dans le cadre du festival Artdessens 2013 et 2014 avec le soutien de la région Languedoc Roussillon, dans l'Aude et la Lozère.

Dans la presse :

La Lozère Nouvelle - 17.10.2014

Midi Libre - 20.11.2013

La Lozère Nouvelle - 22.11.2013

Midi Libre - 23.11.2013

 

Les spectateurs témoignent...

où commence la différence ?
dans ton regard,
où commence la différence ?
dans la découverte de ta beauté,
où commence la différence ?
dans ton regard bienveillant,
dans ton étonnement.
beau et pourtant révoltant,
toutes les émotions ressenties :
du rire aux larmes,
de la joie à la détresse,
de la surprise à la saveur de la vérité,
la violence du carcan.
ce soir, je me suis assise
pour regarder un spectacle
sur la différence, le handicap.
mon regard pourtant informé
en a été tout chaviré,
mon cœur souvent en révolte
s'est réchauffé
de toute cette humanité.
merci à vous tous, comédiens, musiciens, metteur en scène
de nous emmener dans cet univers de la vérité.
celle qui pourrait faire bouger des montagnes,
si tant soit peu, nous prenons le temps de nous arrêter,
de vous regarder, de vous admirer
par  votre jeu d'acteur,
et toute l'ardeur que vous mettez
pour transmettre ce message si fort, intense, essentiel.
qui suis-je ?
simple spectateur ?
qui suis-je ?
acteur passif ou révolté ?
mon cœur s'emballe devant tant de chaleur humaine,
de vérité,
pour révéler l'humanité parfois endormie
en chacun de nous.

Patricia, le 16 septembre 2014

Tremblement de terre est un spectacle qui porte bien son nom. A la fin de la pièce comme sous l’effet d’un choc, personne dans le public ne quitte la salle. Ce n’est pas pour autant que les questions fusent. Il est trop tôt pour parler et retranscrire ses émotions.
De façon à placer le handicap au cœur de notre humanité, Serge Lacan a choisi de placer le handicap au cœur de son spectacle. Et tout commence par une scène presque insoutenable, l’accouchement simultané de plusieurs femmes, des accouchements dont ne subsiste que la douleur. Et pour cause. Le handicap trouve naissance dans nos ventres de mère !
La violence que dégage la scène est soulignée par une musique électrique aux décibels vrillant nos poitrines, jouée en live par trois musiciens. Comme l’orchestre dans la fosse, la présence de ces musiciens est discrète mais leur musique essentielle. Elle met en avant le côté cirque, clownesque de ce spectacle au rire grinçant qui fait appel à une vingtaine de comédiens, comédiens professionnels, comédiens amateurs et personnes handicapées qu’il est impossible ou presque, de distinguer les uns des autres tant l’émotion qui guide chacun est juste.
Et l’on se laisse emporter par la formidable énergie que dégage ce groupe évoluant dans un  décor épuré et symbolique, une échelle à double pan dont l’ascension par certains comédiens chavire le cœur à la façon qu’un spectacle de funambule ou de trapéziste.
L’histoire de ce spectacle est tirée des paroles que Serge a recueillies auprès de handicapés vivant en Lozère en institution ou pas. L’histoire de ce spectacle n’est pas une histoire au sens strict du terme, avec une intrigue, un début et une fin. Ces mots mis bout à bout racontent plutôt l’histoire du handicap et les exclusions, les souffrances qu’engendre la différence.
La scène de la visite médicale où toute une série de patients, des hommes se retrouvent en slip avant examen est une scène folle rappelant certains passages de Vol au-dessus d’un nid de coucou, un film qui a marqué. Et l’on est pris de panique quand ce petit bonhomme de noir vêtu, en proie à un tremblement maladif manque de se jeter du haut de l’échelle. Et l’on pleure devant la vision de cette jeune femme handicapée abandonnée seule dans son fauteuil et dont le visage finit par s’illuminer d’une très belle scène d’amour suite à sa rencontre tête à l’envers, avec Pierrot le fou.
Ni les sigles ni les établissements d’accueil à faire taire la différence ne nous tromperont désormais. Faisant fi de nos bonnes consciences, ce spectacle nous a ouvert les yeux. Oui, le handicap fait partie intégrale de notre humanité.

Marie-Pascale Vincent

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